Du passé faisons table rase...
Le 1er juin 2007, par David Khor
J'ai eu il y a peu de temps la visite d'un violoniste (qui compte dans le milieu musical) qui m'a parlé de son instrument, un superbe italien.
A la suite d'un accident, l'instrument a dû être ouvert pour réparation. Le musicien trouvant la sonorité de l'instrument un peu "sombre", le luthier lui propose de reprendre les épaisseurs de la table pour le rendre plus clair. L'opération, de l'avis du musicien, a parfaitement réussi.
Et alors ? , me direz-vous.
Deux choses me chiffonnent dans l'histoire :
Le professionnel, s'il connaît si bien les bonnes épaisseurs à donner (mieux que celui qui a réalisé l'instrument...), devrait sans doute plutôt se mettre à la fabrication, ses réalisations seraient (forcément) meilleures que cet italien...
S'il est possible d'optimiser un instrument en agissant sur plusieurs paramètres comme l'angle des cordes, l'âme, le chevalet ou même la barre d'harmonie ; par contre ne touchons pas à l'intégrité des oeuvres du passé !
(Possédant un tableau de maître, vous viendrez-t-il à l'idée d'en remplacer le bleu par un autre plus à votre goût ?)
Le musicien, s'il a choisi son instrument, aurait probablement dû ouvrir plus grandes ses oreilles et le cas échéant en choisir un autre, plus conforme à sa conception du son. Même sans la magie du mot "italien"...
On peut imaginer également que ses exigences ayant évoluées, il revende son instrument pour en acquérir un autre, plus conforme à ses attentes.
En conclusion, quand vous achetez l'instrument de vos rêves, regardez-le mais surtout... écoutez-le !
A bon entendeur, salut.
D. Khor